L’isolation

Pour concilier confort d’usage et réduction de la facture énergétique, rien de tel qu’une isolation bien pensée. Une démarche essentielle, qui concerne toutes les parois de la maison en contact avec l’extérieur.

L’isolation, premier rempart contre les déperdition d’énergie

Froid, pluie, vent… toute habitation est soumise aux éléments extérieurs, de manière plus ou moins rude en fonction de la zone géographique où elle est implantée. Dès lors, pour éviter que ne s’échappe la précieuse chaleur intérieure – de plus en plus coûteuse si le système de chauffage met en oeuvre une énergie traditionnelle – il est impératif de soigner l’isolation.

En clair, de faire la chasse aux courants d’air ! Car une maison mal isolée, c’est un peu comme un robinet qui fuit : on considère ainsi que 30 % des calories s’échappent par la toiture et les combles, de 7 à 16 % par le sol, jusqu’à 25 % par les murs et de 13 à 15 % par les portes et les fenêtres. Bien isoler, c’est d’abord veiller à la bonne étanchéité à l’air.

Cela est bien évidemment valable en rénovation, mais c’est surtout devenu obligatoire en cas de construction neuve : les seuils de performance fixés par la Réglementation Thermique 2012 ne peuvent en effet être atteints qu’à condition d’assurer une parfaite isolation du bâtiment. Traditionnellement, on s’intéressait principalement aux fenêtres, voire aux combles et aux murs intérieurs.

En fait, il faut avoir une approche globale de l’isolation, en s’intéressant à toutes les parois et surfaces en contact avec l’extérieur, et en luttant partout contre les ponts thermiques. En rénovation, il peut être très utile d’effectuer au préalable un bilan thermique : réalisé par un professionnel, il permet de savoir précisément où se situent les déperditions et les ponts thermiques.

L’isolation des planchers

Pose de plancher isolant

Parfois laissée de côté, l’isolation des planchers est pourtant primordiale. Bien sûr, il est beaucoup plus simple de mettre en oeuvre une solution efficace lorsqu’il s’agit d’une construction. Dans ce cas, on privilégiera la mise en place d’un vide-sanitaire,espace de 20 à 50 cm de haut situé entre la terre et le plancher qui crée un vide d’air naturellement isolant. Il faudra toutefois vérifier qu’il est bien ventilé pour éviter tout risque d’humidité. Si l’option vide-sanitaire n’est pas possible, on se tourne alors vers une dalle sur terre-plein.

Plusieurs solutions sont proposées : la mise en place d’une dalle flottante, avec un isolant placé entre deux dalles ; l’installation d’un hourdis en polystyrène et de poutrelles à même le sol, sur lesquels est ensuite coulée une dalle béton ; ou l’installation d’un film plastique polyéthylène étanche, auquel on ajoute des panneaux isolants avant de couler la dalle. L’isolation d’un plancher est plus complexe en rénovation. Logique, puisque rien n’avait été prévu au départ !

Si l’habitation est dotée d’un sous-sol ou d’un vide-sanitaire accessible, fixer des panneaux rigides au plafond reste toutefois une solution efficace. Si par contre, elle est directement bâtie sur un terre plein, la seule option est d’isoler la dalle du sol existant, à condition bien sûr que cela n’altère pas la hauteur sous plafond. On fixe alors des panneaux isolants en plaques, on coule la dalle et on ajoute ensuite le revêtement de son choix (carrelage, parquet…) que l’on choisira doté de performances thermiques élevées.

L’isolation de la toiture et des combles

Sachant que cette zone de la maison peut représenter jusqu’à 30% des déperditions de chaleur, il est impératif d’en soigner l’isolation. En fonction de la méthode choisie, le retour sur investissement peut être extrêmement rapide !

L’isolation par l’extérieur

Évidemment plus simple en construction (car en rénovation, elle implique une dépose complète du toit), cette solution est efficace et évite la perte d’espace dans les combles. Le principe est de placer un isolant à même le toit, sur un pare-vapeur qui assure la ventilation et évite l’apparition d’humidité.

On peut notamment utiliser des panneaux « sandwichs », répondant aux exigences de la RT 2012, composés d’un panneau en aggloméré hydrofugé sur leur face extérieure. Très utilisée en Amérique du Nord, la technique du sarking prévoit la mise en place de panneaux isolants et de plaques de finition sur la toiture existante. Globalement, en cas d’isolation de la toiture par l’extérieur, il est très important de vérifier que celle-ci est à même de résister au poids supplémentaire lié aux éléments d’isolation.

L’isolation des combles aménageables

Si la hauteur sous plafond est suffisamment importante pour utiliser l’espace des combles, l’option isolation sous rampants devient très intéressante. Dans le cas d’une charpente traditionnelle, on place les éléments isolants (panneaux ou rouleaux de laine minérale ou végétale) entre les chevrons, avant d’installer un pare-vapeur (film plastique) qui évite les ponts thermiques et limite la transmission de vapeur d’eau.

Pour que ce film soit réellement efficace, il est important de couvrir les joints avec de l’adhésif, garant d’une étanchéité parfaite. Ensuite, il suffit d’assurer la finition, en utilisant par exemple des plaques de plâtre pouvant être peintes. Si la hauteur sous plafond est limitée mais que l’on souhaite tout de même utiliser les combles comme un espace habitable, on pourra se tourner vers les PMR, les Produits Minces Réfléchissants. D’une épaisseur limitée, de l’ordre de 5 centimètres, ils impliquent une mise en place impeccable.

L’isolation des combles perdus

C’est le cas où les travaux sont les plus simples à entreprendre. La surface n’étant pas habitable, il suffit de placer les éléments isolants à même le sol, pour un résultat très satisfaisant. On utilise au choix des panneaux de laine minérale (sur un plancher bien plat), des rouleaux (dans ce cas, mettre deux couches perpendiculaires), ou de l’isolant en vrac, déposé ou soufflé sans le tasser.

Isolation de la toiture

L’isolation des murs

Après la toiture et les combles, les murs constituent la deuxième source de déperditions de chaleur, notamment les façades nord, moins exposées au soleil. Pour isoler ces surfaces en contact par l’extérieur, on a le choix entre deux techniques !

L’isolation par l’extérieur

Isolation par l’extérieur

L’Isolation Thermique Extérieure, connue sous le sigle ITE, est de plus en plus utilisée. Logique, tant elle présente de nombreux avantages. En premier lieu, elle évite de perdre de précieux mètres carrés à l’intérieur de l’habitation puisqu’il n’est, dans ce cas, pas nécessaire de doubler les murs avec d’épais isolants.

Ensuite, elle a un double effet : non seulement elle assure une isolation optimale du bâti en traitant efficacement les ponts thermiques, mais en prime, elle permet de réaliser dans le même temps le ravalement de la façade. Mais cela implique un surcoût réel par rapport à l’isolation par l’intérieur et nécessite en général l’intervention d’un professionnel qualifié. Techniquement, plusieurs méthodes existent.

Ainsi, on peut réaliser une ossature sur l’ensemble de la façade, sur laquelle on fixe ensuite des panneaux isolants (conçus avec différents matériaux, comme le classique polystyrène, mais aussi la laine de bois ou de roche). Ne reste alors qu’à choisir le parement, en bois ou en pierre par exemple.

Une autre technique, très proche de celle-ci et nommée vêture, consiste à fixer sur les murs (en les collant ou via un système de rails) des éléments préfabriqués, constitués d’un isolant et d’une plaque assurant la finition. Ensuite, on assure la finition en réalisant un enduit. Légèrement moins efficace, une autre technique met en oeuvre des mortiers isolants (composés de billes de polystyrène,de vermiculite…) qui sont collés ou projetés sur la façade.

L’isolation par l’intérieur

Isolation par l’intérieur

Si perdre de la surface habitable n’est pas un problème, on peut opter pour l’isolation intérieure, qui reste efficace avec les progrès récents des produits isolants. Avec, là encore, plusieurs techniques disponibles. La plus classique consiste à coller directement sur les murs des plaques, réunissant un isolant (polystyrène, laine minérale compressée…) et surface de finition.

Cette solution est aisée à mettre en œuvre, mais nécessite le recours à des produits performants, donc relativement épais. Seconde possibilité, la cloison sur ossature, plus complexe mais efficace. Le principe est de fixer l’élément isolant (en panneaux rigides ou semi-rigides) sur le mur, idéalement en double couche.

Ensuite, on installe l’élément de parement (traditionnelle plaque de plâtre ou lambris, panneau de bois…) sur l’ossature réalisée au préalable. L’avantage est que cela permet d’isoler tous les types de murs intérieurs. À noter enfin que l’on peut également opter pour une contre-cloison : on place un isolant sur le mur existant et on l’habille par un nouveau.

Une maison bien isolée … mais respirante !

Le bien-être par l’isolation

Bien isoler un bâtiment, c’est limiter au maximum les déperditions de chaleur. Mais c’est aussi rendre le bâti très étanche. Dès lors, en l’absence de courants d’air « naturels », il devient indispensable de mettre en place un système de ventilation efficace. Ainsi, on assure le renouvellement d’air, qui garantit le confort des occupants et permet de préserver un environnement intérieur sain, débarrassé de pollution et d’humidité. Pour cela, il est nécessaire d’installer une VMC, une Ventilation Mécanique Contrôlée (voir pages 20 et 21).

Ces dernières années, des systèmes très performants, à double flux thermodynamique notamment, ont vu le jour. Non seulement, ces systèmes de ventilation auxquels on a adjoint une pompe à chaleur garantissent un environnement sain au quotidien, mais en plus, ils récupèrent les calories de l’air capté pour assurer le chauffage ou le rafraîchissement de l’habitation.

Les différents types d’isolant

Ces dernières années, les matériaux isolants classiques cohabitent de plus en plus avec des produits plus naturels.

Les laines minérales

Grandes classiques de l’isolation, les laines de verre et laines de roche offrent un beau rapport entre leur efficacité (à la fois thermique et phonique), leur simplicité de mise en oeuvre (en rouleau ou en panneau) et leur coût.

La paille

De plus en plus utilisée, elle se présente le plus souvent en bottes.

La ouate de cellulose

Ce matériau écologique est fabriqué à partir de cartons, journaux et papiers recyclés. Proposée sous différentes formes (en vrac, en flocons ou en panneaux semi-rigides) pour une mise en oeuvre aisée, elle offre de très bonnes performances thermo-acoustiques. Autre atout, la ouate de cellulose résiste très bien aux insectes et aux moisissures.

Le lin

En vrac ou en rouleau, le lin, aux performances comparables à la laine de chanvre, s’adapte à l’hygrométrie ambiante et peut être utilisé pour isoler aussi bien les murs extérieurs que les toitures.

La laine de chanvre

En rouleau ou en panneau, voire en vrac, elle permet également de lutter contre les nuisibles. Performante, elle régule les flux de vapeur et est aussi utilisée dans la fabrication de bétons isolants légers.

Le liège

Résolument écologique, ce matériau composé de granulés expansés à la vapeur ne contient pas d’adjuvants.

La laine de mouton

Écologique, légère et facile à poser elle offre des performances d’isolation très élevées. Particulièrement perméable à l’eau, elle peut être associée aux plumes de canard, en général traitées contre la moisissure.

Performance énergétique des bâtiments

À retenir !

  • Toutes les surfaces en contact avec l’extérieur (sols, murs, ouvertures, toiture) doivent avoir été isolées de manière efficace pour éviter les déperditions de chaleur.
  • L’isolation de l’habitation ne doit pas se faire au détriment de la ventilation, qui peut être optimisée par des systèmes de VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée).